Pardon pour le terme peu distingué, mais je suis hors de moi devant l'attitude de certaines personnes.
Tout commence dans cette histoire, comme dans celle du fameux David Vincent, par un type fatigué sur une route presque déserte. Le gusse c'est moi, la route presque déserte c'est la N69 (ça ne s'invente pas) qui passe non loin de chez moi. La nationale en question est parallèle à la rue de Grand-Axhe dans laquelle j'habite et un petit chemin transversal de 600m de long environ, la rue Emile Marchoul, les relie.
L'entrée de ma maison est située sur la rue de Grand-Axhe et l'arrière de ma propriété est en bordure de la rue Emile Marchoul.
Des travaux nécessitent la limitation de la circulation sur la rue de Grand Axhe et une déviation permet aux usagers de contourner les travaux en rejoignant la nationale par la rue Emile Marchoul.
Les bus des TEC empruntent eux aussi cette déviation et traversent la petite rue Emile Marchoul,non en roulant trop vite, mais plutôt en volant trop bas. Entre la N69 et les premières constructions de la rue, la vitesse est limitée à 90Km/Hr, il y a environ 300m entre la nationale et le panneaux délimitant l'agglomération et imposant une limitation de vitesse à 50Km/Hr.
J'ai suivi il y a quelques jours un autobus qui, dans la zone limitée à 90, soit sur 300m, a réussi à se "lancer" à 80Km/Hr, moi j'ai du lever le pied car je sais qu'une dizaine d'enfants, dont les miens, sont susceptibles de jouer dans ce petit chemin de campagne. Il me restait encore 150m à parcourir pour atteindre le bout de la rue et je fus très étonné de constater que le bus, lui, l'avait déjà atteint et même dépassé puisqu'il avait quitté la rue Emile Marchoul et se trouvait déjà sur la rue de Grand-Axhe.
Aujourd'hui, alors que je discutais avec le propriétaire de la maison voisine de mon atelier, deux bolides ont fendu l'air à notre barbe (pas besoin de me raser aujourd'hui) pour emmener dans leurs 15 tonnes de ferrailles les deux malheureux passagers seuls occupant de ces tonnerres mécaniques. Voyant que nous lui faisions signe de ralentir, le pilote de la première machine, sans doute outré que nous l'empêchions d'améliorer son chrono, nous indiqua le ciel de son majeur tendu bien haut.
Rentré chez moi, mais sorti de mes gonds, j'empoigne le téléphone et, d'un doigt vengeur, je compose le numéro du commissariat de police. Après les inévitables quelques minutes d'attente passées à subir une musique sans doute tirée d'un enregistrement pirate enregistré dans les égouts de Forest National, un fonctionnaire plein de dynamisme me décoche un "wèèèèh peau lisse de ouarèèème". J'explique le but de mon appel et le motif de mon courroux au zélé gardien de "l'aurdreuh" en lui expliquant bien que je ne souhaite pas faire ch... le monde en déposant une plainte, mais seulement que le responsable de la circulation prenne contact avec les TEC afin de les engager à plus de prudence.
Je vous passe les détails, mais le gars m'affirme que ce que je raconte c'est de l'eau de boudin car les autobus sont tous bridés à 70 à l'heure. Faudra que je pense à corriger le compteur de ma caisse qui indique 80 quand je suis un bidule censé ne pas pouvoir dépasser le 70. Faudra aussi m'expliquer comment il se fait que les autobus soient les seuls véhicules admis à rouler sur autoroute alors qu'ils ne peuvent soit disant pas dépasser le 70. Et il me faudra encore une petite explication sur les raisons qui font que les TEC sont limités à 70 alors que les cars de tourisme sont limités à 100Km/Hr et les camions bridés à 90.
Les TEC sont paraît il écologiques et sont la solution pour la sécurisation de la route. Alors il faudra que l'on me démontre qu'un 15 tonnes lancé sans passagers (ou presque), à une vitesse que n'aurait pas reniée Fangio lui même, dans un petit chemin de campagne, est bénéfique pour l'environnement et pour la sécurité.
En trois mots : Bande d'empaffés!!!