Pourquoi?

Depuis longtemps j'ai laissé de côté ce forum. La vie en société était, et reste, pourtant très importante pour moi.

Évidement un petit site n'a strictement aucune importance et le fait qu'il soit actif ou pas ne revêt aucun caractère utile, si ce n'est de permettre à qui le souhaite d'exprimer des avis, des questions, des réponses aussi, au sujet des évènements qui nous interpellent.

Je ressens depuis quelques temps le besoin de m'ouvrir de nouveau au monde qui m'entoure. Non que je me sois fermé ou désintéressé, mais plutôt que quelques personnes de mon entourage requéraient une attention de tous les instants. Avec le recul je me rends compte que j'ai perdu un temps considérable et que j'ai fortement handicapé mes vies personnelle, professionnelle et sociale en tentant de comprendre l'incompréhensible, d'aider des personnes qui ne souhaitent rien plus que de s'enfoncer dans un néant abyssal et en donnant du crédit et de l'intérêt aux mêmes personnes qui, en réalité, sont à l'image de leurs aspirations : Vides de sens, d'intérêt et de toute perspective de construction positive.

Le paragraphe précédent pourrait laisser penser que la lassitude, l'amertume et la rancœur ont pris le pas sur les attitudes positives qui permettent aux Hommes de mener leur vie de manière épanouissante, auto satisfaisante et constructive ; Il n'en est rien!

Une petite phrase, phrase bateau et que j'ai longtemps considérée comme une de ces maximes toutes faites et sans intérêt, s'est fortement et durablement ancrée en moi : "Ce qui ne te tue pas te rend plus fort!"

Un poème de Rudyard Kipling peut, lui aussi, prendre tout son sens lorsque nous traversons des moments difficiles ; Je parle bien évidement de IF (Tu seras un Homme mon fils) :

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être qu'un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tous jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.

Les maximes, poèmes, philosophies ou croyances viennent souvent à notre secours lorsque notre vie prend un cours qui nous blesse, mais le dernier mot doit toujours rester à notre esprit critique et celui ci, même (surtout) dans les moments de profonde détresse, doit nous permettre d'accepter l'aide et les repères que le monde extérieur peut nous procurer, mais cet esprit critique doit aussi nous préserver de cette détestable attitude consistant à laisser tomber les rennes de notre vie et à placer nos décisions sur des rails qui ne sont pas les nôtres, qui ne correspondent pas à notre personnalité ou à nos valeurs profondes. Ce n'est pas un hasard si la majorité des sectes recrutent leurs plus ferventes ouailles dans le nombre de ceux que la vie a blessés et qui, par lassitude ou par peur, cèdent le contrôle de leur vie à d'autres, souvent eux mêmes très perturbés.

Notre expérience, en revanche et même si elle est désagréable, doit toujours être présente à notre esprit, elle est notre histoire, notre connaissance de la vie et elle contient nombre de références qui peuvent nous permettre d'éviter les écueils que tout un chacun trouve sur sa route. Mais même cette expérience il nous faut la passer au crible d'un esprit critique qui soit le plus affuté possible, car il est courant que ce que l'on prend pour de l'expérience ne soit que l'idéalisation de situations vécues et il faut prendre beaucoup de recul sur soi même pour ne pas céder à la tentation de se créer une image de notre expérience qui soit amputée de tout ce qui nous dérange en elle. Des erreurs, parfois graves, nous en commettons tous, et cela n'a rien d'étonnant puisque nous apprenons tous à vivre durant toute notre vie, ce qui est grave c'est de ne pas voir ses erreurs ou de s'en décharger systématiquement sur d'autres personnes.

De l'expérience j'en ai acquis ces dernières années, ce ne fut pas toujours agréable et j'ai commis un impressionnant nombre d'erreurs. La naïveté et la confiance excessive en mon jugement sur les personnes à qui j'accordais du crédit ne sont pas les moindres des erreurs que je paie aujourd'hui. Mais je ne regrette rien, car ce que je paie ce n'est pas du vent, j'ai vécu et je vis des choses, des situations et des sentiments d'une intensité extrême, ce n'est pas inutile et je pense que cela va me permettre d'aller plus loin.

Pourquoi j'écris ces lignes? Je n'en sais rien, j'en ai envie c'est tout ...

Je ne pense pas que ce que j'écris ait une quelconque importance pour qui que ce soit, mais j'ai envie de le faire et, si j'ai appris quelque chose, c'est qu'il faut toujours faire ce que l'on a envie de faire, quand on a envie de le faire. C'est la seule manière de se sentir bien avec soi même ; Donc avec les autres.

Eh si, Henri. Ce que tu as écrit a une importance. Du moins pour moi. Car j'en tire une leçon de vie que j'avais eu tendance à oublier.

Et ce que tu as écrit me fait penser à une citation de George Bernard Shaw :

"Une vie truffée d'erreurs est plus honorable et surtout plus utile qu'une vie passée à ne rien faire."

Merci.

Salut Tom. Ça me fait très plaisir d'avoir de tes nouvelles. Il ne m'est malheureusement pas possible de venir aussi souvent que je le voudrais, mais sachez, FV, toi et quelques autres, que nos discussions me manquent vraiment beaucoup.

Salut Henri,

Eh oui, moi aussi, nos discussions me manquent.

C'est FV qui m'avait donné l'adresse de ton forum.

Bien à toi.

Mais et toi vieille branche, comment vas tu?

Jesais que FV rajeuni de jour en jour et que la retraite lui profite et lui permet enfin de s'occuper. moi ben je suis moi :-) Et je suppose que toi tu chasse toujours la gazelle en digne play boy

Ben moi, je vais et je viens, comme disait le gand Serge.

Je rajeunis aussi. J'attends d'être assez jeune pour que l'on me change mes couches (c'est juste un fantasme, lol !).

Côté gazelle, tu veux parler de la fameuse bière sénégalaise ? Non, je ne chasse plus la gazelle, ce sont les gazelles qui me chassent. Bah, mon grand charme, que veux tu. Du harcellement ! Mais bon, je n'ai pas encore porté plainte.

Tu as raison ! Surtout ne porte pas plainte ! :-)

Je t'avoue que deux ans de célibat m'ont fait regretté d'avoir vécu si longtemps en couple. Pas que je passe mon temps à voleter de fleur en fleur, mais le simple fait de se sentir libre de répondre à l'appel des sens, lorsqu'il se présente, est une sensation dont je ne me lasse pas ... De plus, je peux enfin envisager et réaliser des choses qui me tiennent à cœur. Je me sens devenir anar aussi dans les histoires amoureuses : Plus de déesse ni de maîtresse (sauf au pieu :-) )

Henri, je suis arrivé à la même conclusion que toi.

Une nana chez moi ? Plus jamais ! Qu'elle soit blanche, noire ou kaki. Je veux pouvoir regarder un film à 2h du mat si ça me chante. Je veux pouvoir sortir quand je veux, voir qui je veux, faire ce que je veux, quand je veux, sans avoir à rendre des comptes à qui que ce soit.

Des moments de solitude, j'en ai beaucoup, certes. Mais, comme le disait Léo Ferré dans une de ses célèbres chansons, la solitude cela s'apprivoise.

Mais, tu as raison, la solitude, c'est aussi la liberté.